Alors que la moitié la plus pauvre de la population a réduit ses émissions de CO2 depuis 1990, les dix pour cent les plus riches en émettent de plus en plus : c'est ce que constate le rapport «Combattre les inégalités des émissions de CO2 dans l’Union Européenne», dont les conclusions devraient s'appliquer également à la Suisse. En même temps, les riches sont mieux à même de se protéger des conséquences de la crise climatique. La politique climatique et la politique sociale sont donc naturellement liées.
Revendication de compatibilité sociale
L'initiative pour les glaciers demande que la politique climatique soit «socialement acceptable». Mais qu'en est-il de la nouvelle loi sur le CO2, sur laquelle nous voterons le 13 juin ? Le lobby de l'automobile et du pétrole, qui, avec l'UDC, a soumis le référendum, parle de coûts supplémentaires qui touchent particulièrement les familles. En outre, la partie des grévistes climatiques qui combattent la loi sur le CO2 pour des motifs opposés réclame une «protection sociale du climat», que d’après eux, la loi empêcherait.
La situation actuelle désavantage les gens avec peu de revenu
Il est vrai que les combustibles fossiles, qui produisent du CO2 lorsqu'ils sont brûlés, doivent devenir plus coûteux. Toutefois, cela ne rend pas nécessairement la vie plus chère, car les alternatives énergétiques coûtent de moins en moins cher. Mais avant tout, la situation actuelle favorise ceux qui produisent beaucoup de CO2. Car les personnes qui consomment des énergies fossiles entraînent des coûts écologiques élevés qu'ils ne prennent pas en charge eux-mêmes. Les coûts sont répercutés sur la société. Et, plus une personne est riche, plus elle a tendance à consommer de l’énergie fossile. La situation actuelle désavantage donc les gens avec peu de revenu et soulage les riches. Et comme le montre le rapport cité au début de cet article, cette situation s'est encore aggravée au cours des 30 dernières années.
Ceux qui consomment moins reçoivent de l'argent
La taxe sur le CO2 corrige partiellement cette situation - sur la base du principe du pollueur/euse-payeur/euse, comme l'exige l'article sur l'environnement de la Constitution fédérale. Aujourd'hui, la taxe est de 96 francs par tonne de CO2 ; avec la nouvelle loi, elle peut être portée à 210 francs. La loi introduit également une toute nouvelle taxe sur les billets d'avion, qui touchera principalement les personnes qui voyagent fréquemment. Les prélèvements ne sont pas des impôts, mais sont largement redistribués à la population et à l'économie. Ceux qui consomment peu d'énergie fossile reçoivent plus d'argent que ce qu'ils ont payé en taxes. La plus petite partie des prélèvements est affectée à des mesures de protection du climat qui seraient autrement facturées aux contribuables - et donc pas selon le principe du pollueur/euse-payeur/euse.
Mettons fin à l'utilisation des combustibles fossiles
La loi sur le CO2 réduit l'injustice climatique, même si elle ne l'élimine pas. C'est pourquoi nous disons OUI à la loi sur le CO2. Par la suite, avec l'initiative pour les glaciers, nous veillerons à ce que l'utilisation des combustibles fossiles cesse complètement aux dépens du grand public.
Un OUI clair à la loi sur le CO2 est nécessaire. Soumettez votre promesse de vote ! www.votons-oui.ch